mercredi 21 octobre 2009

Pensée negative numero 1

Il est parti un matin, on ne s'y attendait pas. Avec un sac à dos, avant même que le soleil soit levé, juste un mot sur la table de la cuisine: « puisque rien n'est à moi ici, il n'y a pas de raison pour que je restes ». Ça vous cause un terrible choc quand un être cher part, et que vous prenez conscience qu'il ne vous accorde pas assez d'importance pour vous indiquer sa destination.

Je me suis retrouvée là, seule, un peu perdue, assise sur un canapé avec des souvenirs sur les bras et des sanglots secouant mon corps. On tente de se préparer tout au long de sa vie au fait que les choses changent et qu'on a beau aimer les personnes, elles finissent parfois par vous quitter pour différentes raisons. Je m'étais pourtant imaginée que sa vie, elle devait obligatoirement se passer avec nous. On croit à toutes ses conneries ancestrales selon lesquelles, quand on a une famille on a beaucoup moins de chance de se retrouver seule. Je me suis rendue compte, que j'avais été bien crédule. Des tonnes de questions envahissent votre esprit tourmenté... comme: « qu'Est-ce que je vais dire aux enfants? », « Va-t-il se rendre compte qu'il vient de faire une erreur énorme ? ».

On croit pendant des mois et des mois, qu'il va finir par revenir, sonner à la porte, et nous laisser reprendre les choses là où il nous a forcé à les arrêter. Et puis non, rien... Le néant et le dénis totale. On est définitivement seuls. L'espoir c'est humain, tout le monde en a, alors bien sûr on se permet d'y croire ne serait-ce qu'un petit peu... Mais il faut bien reprendre une vie normale, on ne peut pas se reposer sur un retour éventuel du chef de famille indéfiniment. Alors on prend sa place, on assume deux rôles à la fois, c'est fatiguant, frustrant, on met tout le reste entre parenthèses pour leur bonheur à eux.

Les années passent, on portent tout les tracas d'une vie à bout de bras. Ils sont certes bien contents qu'on est passé notre misérable existence à les rendre heureux, mais à la première occasion ils partent eux aussi. On leur a tout donné et puis lorsqu'ils décident sans aucun remord pour nous, de partir plus loin parce qu'à part une mère froissée par la vie rien ne les empêche de voyager. On se retrouvent à nouveau, désemparé, à s'inventer des projets, que seuls nous n'avons aucune envie de réaliser. On dit aux connaissances, qu'ils sont notre fierté que maintenant on va pouvoir penser un peu à nous, et toutes les fausses pensées habituelles. Et puis on vieillit avec l'espoir qu'un jour peut être quelque un sera capable de nous remettre à flot, on imagine pour passer le temps comment se serait passer notre vie si au lieu d'épouser un abruti qui part aux premiers ennuis, on avait trouver une vraie personne de confiance. Ça réconforte et surtout ça nous fait oublier que la vie est vraiment pourrie avec certains...

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